Minceur extrême, visage figé, utilisation outrancière de Photoshop… Les diktats de la mode et des médias sont lourds de conséquences pour la société. Mais une prise de conscience voit le jour avec l’apparition de nouveaux codes dans le mannequinat, offrant ainsi un reflet plus en adéquation avec la grande majorité des consommateurs.
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La fin des stéréotypes anxiogènes ?
La mode est en pleine mutation. Après Abercrombie, repenti suite à son refus de développer les tailles XL et XXL, et le tollé international suite à la nouvelle mode des réseaux sociaux où des jeunes filles se prennent en photo avec une feuille A4 afin de voir si elles sont plus fines, les grands noms de la mode sentent le besoin de se recentrer et d’offrir une image cohérente avec la réalité. Un vent nouveau souffle sur les pages des magazines et défilés, et ça fait du bien.
Certaines marques ont senti la tendance poindre il y a quelques années, et ont été précurseurs avec des campagnes à l’époque dites « révolutionnaires ». Nous pouvons citer Dove qui a mis en lumière des femmes rondes, déclaration à la vraie beauté, H&M avec sa collection de maillots de bain grandes tailles, ou encore le célébrissime Christian Louboutin. De nouveaux tops sont ainsi devenus de véritables icônes en faisant la Une de magazines comme Elle ou Vogue, en défilant pour les plus grands couturiers, bref en mettant la modosphère à leurs pieds !
Justine LeGault, Rosie Mercado, Marquita Pring, Ashley Graham, Candice Huffine, Tara Lynn, Christina Mendez, sont des noms à retenir, elles ouvrent la porte à de nouvelles possibilités dans la mode.
Les hommes sont aussi concernés : l’agence IMG Models a récemment annoncé l’ouverture d’un département consacré aux hommes « plus size », dont le modèle Zach Miko est l’égérie.
Refonte des codes ou buzz marketing ?
L’atypique fait aussi son apparition, la marque new-yorkaise SmartGlamour a choisi pour sa campagne de photographier neuf femmes, de tout âge ou silhouette, avec un écriteau #ImFlattered. Ou comment montrer les défauts des femmes et bannir le culte de la perfection.
La mannequin canadienne Winnie Harlow a généré un vrai raz de marée l’année dernière : atteinte de viltigo, une dépigmentation de la peau, elle est dorénavant l’égérie de Desigual. Tout comme Thando Hopa, albinos, visage de la marque Vichy. Des mannequins en situation de handicap foulent les podiums : Jack Eyers, Aimee Mullins, Alex Minsky, pour ne citer qu’eux, ont un membre amputé, ce qui ne les empêche pas de défiler lors des fashion week !
Toutefois, est-on face à un remaniement profond ou ces campagnes ne seraient-elles qu’un buzz commercial ? Ce qui est sûr, c’est que la route est encore longue. Dernier événement en date : deux chaînes américaines ont refusé de diffuser une publicité de lingerie dédiée aux grandes tailles. Sans compter le langage politiquement correct : IMG Models a nommé son département homme plus size « Brawn », signifiant « muscle », renvoyant plus à la virilité et force physique que la taille…
Crédit photo : l’express